DB HENRI III. [i585]                        389
en fort grand soupçon qu'il n'y eut entre lui et ceux de Guise quelque intelligence secrette.
Le 1 a mars, on arrêta à Lagny sur Marne un bateau montant vers Chaalons, étoient des tonnes pleines d'armes que conduisoit La Rochette, qu'on disoit être ecuyer du cardinal de Guise; lequel fut aussi arrêté. Mais tot après on laissa passer le gentilhomme et les armes : ce qui augmenta le soupçon d'intelligence qu'on disoit être entre le Roy et ceux de Guise. Et pour ce que Clervaut et Chassincour, agens du roy de Navarre en la cour de France, avoient témoigné avoir le même soupçon, le Roy leur dit, le 16 du même mois, qu'il prioit Dieu de l'abîmer s'il avoit quelque intelligence avec ceux de Guise en cette levée d'armes. De fait, le même jour il envoya Maintenon vers le duc de Guise, Rochefort vers le duc de Mayenne, et La Motte Fe­nelon vers le cardinal de Bourbon, qu'ils nommoient en se mocquans de lui, et si ne le connoissoicnt pas,g/und duc de Bourbon; et lui avoient fait prendre la cappe et l'épée. »
Le a 1 mars, le duc de Guise s'empara de Chaalons sur Marne (0.
Le 29, Philippe de Lenoncour, abbé de Barbeau, et le maréchal de Retz, furent, par le commandement du Roy, trouver à Orcamp le cardinal de Bourbon; et le lendemain la Reine mere, accompagnée de l'arche­vêque de Lyon et de La Chapelle aux Ursins, s'ache­mina vers le duc de Guise en Champagne, pour savoir
(-) S'empara de Chaalons sur Marne : Le duc de Guise dit, dans une lettre au duc de Nevers : « Je m'en vais doucement à Châlons , et là « je donnerai de belles paroles pour entretenir, et me tiendrai clos et « couvert.» (Mémoires du duc de Nevers.)
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